[Médecin] Holding patrimoniale ou SPFPL ?
Published on:
August 12, 2025

Lorsqu'on exerce en tant que médecin libéral, qu'on multiplie les activités (cabinet, cliniques, investissements, immobilier professionnel ou locatif), la question de la structuration patrimoniale devient centrale. Parmi les outils souvent cités mais peu compris : la holding.
Faut-il en créer une ? Si oui, pourquoi et sous quelle forme ? pour quels objectifs concrets ?
Voici un guide clair et illustré pour vous aider à y voir plus clair.
Qu'est-ce qu'une holding, concrètement ?
Une holding est une société, généralement détenue à 100 % par vous-même, dont l'objectif est de détenir des parts dans d'autres sociétés (vos sociétés d'exercice, SCI, parts dans une clinique, etc.). Elle peut être passive (simple détention) ou active (facturation de prestations de gestion, d'administration, etc.).
Pourquoi un médecin créerait-il une holding ?
1/ Pour regrouper ses activités sous une structure commune
Prenons l'exemple fictif du Dr Dupont, ORL à Lyon. Il exerce dans une SELARL, détient des parts dans une clinique privée et a récemment investi dans un cabinet secondaire avec un confrère. Aujourd'hui, chaque activité est isolée. En créant une holding, il regroupe ses participations dans une seule entité : meilleure lisibilité, simplification des flux financiers, et pilotage global de son patrimoine professionnel.
2/ Pour remonter les dividendes en quasi franchise d'impôt
Via le régime "mère-fille", les dividendes versés par une société d'exercice à une holding sont exonérés à 95 %. Gardons notre exemple avec ce fameux Dr Dupont, qui se verse chaque année 80 000 € de dividendes. En les faisant transiter par une holding, elle évite l'imposition directe sur sa personne physique et peut réinvestir ces montants via la holding (achat de SCPI, financement d'un rachat de parts, immobilier locatif...).
3/ Pour racheter des parts d'une clinique ou d'un cabinet
La holding permet d'utiliser le levier de l'endettement. Le Dr Dupont souhaite racheter 10 % de parts dans une clinique. Sa holding emprunte à sa place, et rembourse avec les dividendes perçus. Avantage : pas de décaissement personnel, et intégration des remboursements dans la logique de groupe.
4/ Pour préparer une transmission
Anticiper la cession de ses parts, transmettre à ses enfants ou à son conjoint, organiser la retraite... La holding facilite ces opérations. Elle permet également de bénéficier du pacte Dutreil sous certaines conditions, réduisant drastiquement les droits de mutation.
Mais quelle forme juridiques pour sa holding ?
La plupart du temps, on crée une SAS ou une SARL. Le choix dépend :
- du régime fiscal souhaité (IS ou IR)
- du mode de rémunération (dividendes, salaire)
- des besoins en protection sociale (le gérant majoritaire de SARL relève du régime TNS)
En règle général, un médecin seul optera souvent pour une SASU holding à l'IS pour sa souplesse.
Y a t-il des pièges à éviter ?
- Créer une holding pour de mauvaises raisons (par mimétisme ou sans stratégie patrimoniale claire)
- Ne pas anticiper les flux financiers (notamment les trésoreries disponibles ou non)
- Mal gérer les obligations juridiques et comptables (une holding reste une société à gérer)
La holding n'est pas réservée aux grands groupes ou aux chefs d'entreprise chevronnés. De plus en plus de médecins y ont recours pour structurer leur parcours professionnel, anticiper leur transmission ou réinvestir intelligemment. L'important est de l'utiliser dans le cadre d'une stratégie globale, alignée avec vos objectifs, votre situation familiale, et votre horizon de vie.
Avant de vous lancer, faites-vous accompagner par un conseil compétent en gestion de patrimoine et fiscalité professionnelle. C'est à ce prix que votre holding deviendra un vrai levier, et non une coquille vide supplémentaire à gérer.